Au-delà de ces amusants jeux de langage, quelques questions centrales persistent :
- Peut-on faire le mur ?
- Quelle est la nature de ce mur ?
- Est-il enveloppe, bulle, membrane, lien, séparation, peau, interface… ?
Certes, si les murs peuvent avoir des oreilles, les oreilles peuvent également avoir des murs. Le mur de Facebook est un mur murmurant. Il a des amours, des indifférences, des rejets, des adhésions, des indignations… Mais qu’y a-t-il derrière tout cela ?
Derrière le mur Facebook, il y a un ordinateur ;
Derrière l’ordinateur, il y a un système d’exploitation ;
Derrière le système d’exploitation (et les logiciels), il y a un programme ;
Derrière le programme, il y a du code ;
Derrière le code, il y a des chiffres…
Autant d’ « interfaces » entre nous et la MATIÈRE CALCULÉE.
Derrière l’Inter-face, une Face, un Visage en quête de miroir…, à l’infini.
Si “autrui est visage” (Lévinas) et que “le visage parle” (Lévinas), force est de constater qu’il est difficile d’entrer en relation avec la Face du Grand Livre du Web. L’Inter-face empêche la translation subjective des visages, du regard, translation sans laquelle il n’est de véritable communication (au sens bataillien du terme). Le transport anté-prédicatif dans le sans face-à-face est imperturbablement contrarié par l’interface et ses effets de miroirs.
Facebook, loin d’écrire le Grand Livre du Visage, alimente donc le Livre de compte de la Main invisible du Marché. Facebook se fait Facesouk, marché algorithmé des visages territorialisés.